15 mai 2025

Une première en Europe : Elia teste un nouveau système qui utilise la lumière UV pour rendre ses lignes aériennes plus visibles la nuit, et ainsi sauver la vie de nombreux oiseaux

Le gestionnaire de réseau Elia a installé des spots UV spéciaux sur l’un des pylônes à haute tension de la ligne aérienne qui relie Bruges à Slijkens.

OUDENBURG/LE COQ | Le gestionnaire de réseau Elia a installé des spots UV spéciaux sur l’un des pylônes à haute tension de la ligne aérienne qui relie Bruges à Slijkens. Ces spots diffusent de la lumière UV sur les câbles, de sorte que certains oiseaux puissent les voir plus distinctement la nuit, mais pas les humains. L’objectif est de réduire le nombre de collisions d’oiseaux contre des lignes électriques. Ce test, qui s’inscrit dans le projet SafeLines4Birds, est le premier de ce type en Europe. SafeLines4Birds est un projet LIFE de six ans co-financé par l’UE, qui prévoit aussi la mise en place de balises avifaunes supplémentaires sur plusieurs lignes en Belgique.

  • Ce test s’inscrit dans le projet européen SafeLines4Birds, qui vise à diminuer la mortalité des oiseaux à la suite d’une collision avec des lignes électriques en Europe ;
  • Outre l’utilisation innovante de spots UV qui, une fois installés, rendent les lignes aériennes plus visibles pour les oiseaux pendant la nuit, ce projet financera aussi 3.800 balises avifaunes supplémentaires ;
  • C’est la première fois que cette technique est mise à l’essai en Europe. Après la Belgique, un projet pilote sera aussi organisé en France ;
  • Les résultats sont encore en cours d’analyse, mais les retours des États-Unis sont déjà prometteurs.
Chaque année en Belgique, entre 170.000 et 500.000 oiseaux viennent percuter des lignes à haute tension. À l’échelle européenne, on parle de plusieurs millions d’oiseaux qui perdent la vie de cette façon. Le problème est bien connu des gestionnaires de réseau, en Belgique comme à l’étranger. En 2012, Natagora a établi l’inventaire des lignes à haute tension les plus dangereuses pour les oiseaux, en collaboration avec Natuurpunt et l’INBO (Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek), à la demande d’Elia. Il a ensuite été décidé d’apposer des réflecteurs, des sphères et des « queues de cochon » sur ces lignes afin de les rendre plus visibles pour les oiseaux. Au total, plus de 150 kilomètres de lignes électriques ont ainsi déjà été balisés.

Un projet innovant

Avec le projet SafeLines4Birds, Elia va encore plus loin dans sa recherche de la solution la plus efficace pour préserver les oiseaux. Elia a été le premier gestionnaire de réseau européen à adopter en décembre dernier l’Avian Collision Avoidance System. Le principe ? Éclairer les lignes aériennes au moyen de spots UV pour les rendre plus visibles pendant la nuit. Les oiseaux voient ainsi plus clairement les câbles, tandis que nous, humains, ne percevons pour ainsi dire pas cette lumière. Ce système est testé sur les câbles à haute tension qui relient Bruges à Slijkens (Ostende). Il s’agit d’une ligne qui traverse des régions comptant de nombreux oiseaux et faisant un nombre important de victimes parmi cette population. En hiver surtout, beaucoup d’oiseaux migrateurs font en effet halte dans la région. La lumière UV illumine le câble, rendant la ligne visible pour les oiseaux mais très peu pour l’œil humain. La ligne a été surveillée simultanément à l’aide de caméras (diurnes et thermiques), afin d’examiner comment les oiseaux réagissaient à cette nouveauté. Ce projet test a duré trois mois. Les résultats sont analysés en ce moment même, avec l’aide des ornithologues partenaires dans le consortium SafeLines4Birds. On s’attend à ce que les conclusions soient aussi prometteuses que celles tirées aux États-Unis dans le même contexte.

SafeLines4Birds

Dans le cadre du projet SafeLines4Birds, près de 4.000 nouvelles balises seront aussi fixées sur les lignes les plus dangereuses pour les oiseaux (sur une distance de plus de 20 kilomètres supplémentaires). Malheureusement, ces balises ne peuvent pas être placées sur toutes les lignes, notamment pour des raisons techniques. Sans compter que certaines balises ne sont pas aussi efficaces avec toutes les espèces d’oiseaux. C’est la raison pour laquelle d’autres techniques innovantes sont testées, l’une d’entre elles étant l’Avian Collision Avoidance System (abrégé en ACAS), d’origine américaine. On examinera également comment les balises peuvent être installées de manière plus rapide, plus sûre et moins chère sur des lignes aériennes. Au total, la Commission européenne investit quelque 9,5 millions d’euros dans ce projet du programme LIFE, coordonné par la Ligue française de Protection des Oiseaux (LPO). Aux côtés d’Elia participent également Natuurpunt, Natagora, RGI, RTE, Enedis, E-REDES, SPEA, CIBIO-BIOPOLIS et EDM.

Plus d’info sur le projet : https://www.safelines4birds.eu/


Jean Fassiaux
Porte-parole FR Elia Belgique
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