30 avril 2025
Mise en place réussie des premiers caissons de l’île énergétique belge en mer du Nord
Une opération maritime complexe
Figure 1 : Itinéraire de transport maritime
Une fois arrivé à destination, le caisson est relié à des points d’ancrage déjà en place, et positionné au-dessus de la zone des fondations (voir la figure 2). Des études avancées, un suivi continu et une mesure rigoureuse des marées permettent de descendre le bloc de béton dans l’eau avec la plus haute précision. Le caisson est ensuite rempli d’eau, de sorte à ce qu’il aille se poser sur le sol marin de manière stable et contrôlée.
La prochaine phase de construction peut alors commencer. Celle-ci consiste à placer des pierres d’enrochement autour du caisson immergé afin de le protéger d’éventuelles tempêtes estivales, à remplir le caisson de sable et à préparer la mise en place du prochain caisson. Enfin, l’écart entre les caissons est comblé pour éviter que du sable puisse s’en échapper lors du remplissage.
Figure 2 : Positionnement du premier caisson à l’aide de huit points d’ancrage, permettant une descente stable dans l’eau
Suivi attentif des risques et conditions climatiques
L’opération est réalisée à l’aide d’une dizaine de bateaux, dont quatre remorqueurs, un bateau de travail multifonctionnel et des bateaux de dragage, de transport et d’installation. Au total, envirron 150 personnes participent à l’opération qui exige un planning extrêmement précis et une étroite collaboration avec le MRCC (le centre maritime de sauvetage et de coordination) à Ostende, la GNA (l’autorité nautique commune) et le North Sea Port. Conformément aux normes de sécurité les plus strictes, des procédures d’urgence, des plans d’évacuation maritime et des protocoles de communication précis ont été mis en place. Toutes les personnes concernées ont aussi bénéficié d’une formation.
Le transport et la mise en place des caissons dépendent également largement des marées et des conditions météorologiques. En effet, l’opération n’est autorisée que si les vagues ne dépassent pas 1,5 mètre de haut et si le vent ne souffle pas plus fort que 5 sur l’échelle de Beaufort. Deux services météorologiques indépendants et plusieurs bouées mesurent ces données en temps réel.
Prouesse technologique
L’installation réussie des premiers caissons représente un jalon important de la construction de l’île énergétique belge. Elle témoigne aussi de l’expertise des entreprises belges dans des constructions hydrauliques complexes. Les prochains mois seront consacrés à la mise en place du côté est de l’île, puis ce sera au tour du côté sud. Mais la vitesse à laquelle ces étapes pourront être réalisées dépendra des conditions météorologiques.Hub énergétique belge en mer
L’Île Princesse Elisabeth constituera un maillon crucial dans le développement de futurs parcs éoliens en mer du Nord belge. Elle sera aussi le moyen le plus efficace, du point de vue technologique mais aussi économique, d’élargir considérablement la production offshore belge et de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. C’est la raison pour laquelle ce projet revêt une importance stratégique énorme pour l’approvisionnement belge en électricité dans les décennies à venir. Dans un avenir plus lointain, ce projet offrira aussi à la Belgique des opportunités de s’intégrer dans un réseau électrique offshore unifié à l’échelle européenne. L’Île Princesse Elisabeth est l’un des principaux projets du Plan de Développement fédéral pour le réseau à haute tension belge, qui a été approuvé en 2023 par le gouvernement fédéral en place à ce moment-là.
La construction de l’île et l’exécution des contrats de courant alternatif (HVAC) déjà signés se poursuivent sans interruption. Deux des trois futurs parcs éoliens offshore – soit 60 % de la nouvelle zone éolienne Princesse Élisabeth – seront ainsi réalisés.
En raison d’une augmentation du prix de l’infrastructure à haute tension en courant continu (HVDC), la décision relative aux derniers contrats pour l’Île Princesse Elisabeth a été reportée. Elia réalise en effet ce projet au sein d’un cadre légal, mais n’est pas indifférente aux préoccupations croissantes liées au coût en hausse de la technologie HVDC. Ce report n’est pas sans conséquence, mais offrira davantage de temps pour comparer le projet actuel et les autres options dans le contexte de marché en pleine évolution.
Elia et les autorités fédérales concernées en discutent depuis longtemps, leur objectif étant de soutenir une décision politique réfléchie lorsque celle-ci sera prise.